27.06.2019
Alexandre
J’ai commencé à avoir des difficultés avec ma santé mentale vers l’âge de 16 ans. Je pensais que me sentir plus stressé et avoir des idées noires, c’était la puberté… que ça faisait partie du fait d’avoir un peu de poils (rires), mais mes difficultés m’ont suivi jusqu’à l’âge adulte. Tout était une montagne pour moi, je comprenais pas comment les gens faisaient pour profiter de la vie parce que je pensais juste à tous les malheurs du monde. J’ai su plus tard que j’avais un trouble d’anxiété généralisé combiné avec des épisodes dépressifs. Je vivais aussi pas mal d’anxiété sociale. J’avais peur que les gens me trouvent lourd, fatiguant ou bizarre.
En 2013, j’ai décidé de prendre soin de moi et de me lancer en humour. Me permettre de faire ce que j’aime dans la vie a vraiment été la porte d’entrée vers ma rémission. C’est aussi à ce moment-là que j’ai décidé d’aller voir un psychologue. Parler à quelqu’un d’extérieur m’a fait beaucoup de bien. La première chose que j’ai réalisée en psychothérapie, c’est que j’avais comme un tyran intérieur…chaque fois que j’en avais l’occasion, je me tapais sur la tête. J’ai compris qu’elle venait surtout de là, l’anxiété sociale. Maintenant, je sais que j’ai rien à prouver aux autres et que j’ai seulement à être moi-même.
Je constate que l’archétype très restreint de ce qu’est être un homme a aussi pu contribuer à mon anxiété et à ma difficulté à me définir en tant que personne. Parce que j’ai de la misère à respecter cet archétype, j’ai longtemps remis en question mon orientation sexuelle, qui était pourtant claire pour moi. Par exemple, j’aime mettre du rouge à lèvres parce que je trouve ça beau. Chaque fois que j'en porte, tout le monde me demande si je suis en transition ou si je fais un coming out. Calmez-vous un peu! C'est ben juste du rouge à lèvres! Je pense que de sortir de la rigidité des catégories de genre donne la liberté d’être vraiment soi-même, peu importe comment on a envie d’être.
Je trouve ça plate de voir des gars qui ne se permettent pas de se montrer vulnérables…je pense que c’est la plus grande prison émotionnelle que tu peux te créer. Et, ben souvent, c’est ça qui empêche les gens de parler de leur détresse psychologique, alors que c’est la première chose à faire pour s’en sortir.
Vous avez aimé ?
- Partager le témoignage
- Afficher les commentaires