01.03.2021
Alexandre
Je souffre de migraine depuis que j’ai trois ans. Au secondaire, j’ai même dû être hospitalisé. Pendant deux semaines, j’étais incapable de manger, boire ou dormir. L’année 2019 a été ma pire… J’en faisais en moyenne quatre par mois et chaque fois, je n’étais pas fonctionnel pendant des jours. J’ai réalisé que c’était intimement relié au stress que je vivais. Et c’est à cause de ça que j’ai quitté mon emploi, il y a un an. Je n’étais pas complètement à l’aise dans l’entreprise où je travaillais, mais je ne me l’avouais pas. J’étais dans le déni total. Au lieu de l’extérioriser, je le gardais en dedans et mon corps a sonné l’alarme. J’ai vécu beaucoup de culpabilité. J’avais des gens à ma charge, des projets à livrer et j’en étais incapable.
À un moment donné, lors d’un rendez-vous avec mon ostéopathe, j’ai craqué, j’étais en sanglots incontrôlables pendant deux heures. C’était officiellement le temps de prendre soin de moi... Par contre, avec la pandémie, je me suis perdu dans les réseaux sociaux. Je scrollais à l’infini. J’ai repris le contrôle tranquillement l’automne dernier, après une série d’événements qui m’ont fait réaliser que j’étais quelqu’un d’anxieux, que j’étais plus fragile que je le pensais et qu’il fallait que je l’accueille au lieu de l’écraser au plus profond de moi. Je me suis beaucoup protégé dans la vie en étant toujours positif, souriant et en faisant comme si rien ne m’atteignait. J’ai entamé une introspection et maintenant, je me sens plus en paix avec mes actions. Elles sont plus conscientes, moins dans le déni ou dans le laisser-aller.
En négociant un contrat récemment, j’ai expliqué l’importance que j’accordais à un équilibre de vie. Avant, je me serais vendu en disant “je suis prêt à me tuer pour ta business”. Cette fois, j’ai mis mes limites et l’employeur m’a dit qu’il voulait aussi que je prenne soin de moi dans tout ça. Un frisson m’a traversé à ce moment-là, je me suis dit “je pense que je suis tombé à la bonne place”. J’espère très fortement que malgré la pandémie et le travail à distance, les entreprises prendront conscience de l’importance de la santé mentale de leurs employé.e.s pour leur permettre de tendre vers un meilleur équilibre de vie.
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