03.04.2019
Ana
J'ai toujours été une personne anxieuse, qui voulait avoir un contrôle sur tout. C’est très bien vu dans notre société de vouloir être bon et performant... Ma mère était malade quand j’étais enfant et j’ai senti que je devais prendre soin d’elle très jeune. Je viens du Guatemala et je suis arrivée au Québec à sept ans. Dans la culture latino-américaine, j’ai l’impression qu’on ne dit pas vraiment ce qui se passe aux enfants, on veut protéger leur petite bulle de bonheur. Mais je me suis rendu compte que c’était pire pour moi de ne pas savoir ce que ma mère avait. J’ai fait ma première dépression à 15 ans, et ma seconde à 25 ans. À cette époque, j’étais très exigeante envers moi-même et je travaillais énormément.
À 30 ans, je suis tombée enceinte. J’ai décidé d’arrêter les antidépresseurs d'un coup. J’ai eu une belle grossesse mais un accouchement très difficile. On m’a fait accoucher à 35 semaines parce que j’avais plusieurs complications. Après l’accouchement, je me disais “faut que j’allaite mon bébé” même si ce n’était pas bon pour ma propre santé. J’étais encore dans le contrôle, je me suis rendue malade. J’avais de beaux moments avec ma fille, mais il y avait un fond d’insatisfaction et de tristesse. Je me suis mise à ne plus sortir de chez moi.
C’est là que j’ai réalisé que j’avais besoin d’aide et que j’ai appelé le CLSC. J’ai alors eu un diagnostic de dépression post-partum. On m'a prescrit des antidépresseurs, mais je ne les ai pas pris...je me disais que j’avais déjà eu des dépressions et que je savais comment la gérer sans médicament. Mais ça n’a pas été long que je n’en pouvais plus. J’ai fini par aller voir une psychologue que j’ai vue pendant un an. Les rencontres n’étaient pas toujours faciles, mais aujourd’hui, je me dis que d'aller en psychothérapie est le plus beau cadeau à se faire. Grâce au travail que j'ai fait avec ma thérapeute, je respecte plus mes limites. Je vais bien maintenant parce que je prends les moyens pour m’aider et je n’hésiterai pas à redemander de l’aide si j’en ressens le besoin. Je réalise que je suis maintenant dans l’acceptation de mes difficultés, et que d'en parler me permet de me sentir moins seule là-dedans.
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Maman Réalité
Voici une des choses qui a aidé Ana : écrire pour son blog Maman Réalité et TPL Moms ce qui l’aide à extérioriser et à dédramatiser son vécu.
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