27.02.2020
Anabel
C’est au cégep que j’ai vraiment commencé à avoir plus d’anxiété. J’ai trouvé la transition difficile… c’est comme si tout d’un coup, on te disait : « Salut, tu es rendu un adulte maintenant ». Ma situation familiale était assez dysfonctionnelle, m'empêchant d'avoir toute forme de soutien ou de repère auprès de mes proches. Je faisais une technique en graphisme et j’avais un horaire hyper chargé en plus d’avoir un travail à côté. À un certain moment, je n’étais plus capable de suivre le rythme. Mes remises étaient en retard, mon corps ne suivait plus. J’ai vu quelques intervenants, mais c’était ponctuel. Je n’osais pas trop utiliser l’aide parce que j’avais l’impression que des gens vivaient des choses pires que moi et je ne voulais pas prendre leur place. Pour souffler un peu, j’ai commencé à annuler quelques cours, mais c’était comme des échecs pour moi. Je me sentais honteuse, alors qu’aujourd’hui je me rends compte que c’était vraiment la meilleure chose à faire.
Une des choses qui m’a beaucoup aidée durant cette période a été d’adopter mon petit chien, Lennon. Il est devenu un repère pour moi, un point d’ancrage. C’est vraiment une présence qui m’apaise. J’ai commencé à aller un peu mieux vers la fin du cégep, mais une fois à l’université, mes vieilles habitudes sont revenues. À la sortie de l’université, c’était encore plus difficile. Je ressentais un vide, un vertige. Je me disais que je devais continuer pour ne pas manquer le train alors que j’avais vraiment besoin de ralentir. Je me mettais beaucoup de pression et je travaillais énormément. Tellement que j’ai arrêté d’écouter mon corps et mon cœur. Je ne respectais pas mes limites et j’ai commencé à faire des crises d’anxiété. Dans ces moments, je finissais par me retrouver en pleurs et découragée. Ce qui rendait ça pire, c’est que je me jugeais là-dedans.
Maintenant, je me permets de prendre des pauses. Je prends ces moments d’anxiété comme des signes de prendre soin de moi. Le travail que j’ai fait avec ma psychologue m’a vraiment aidée en ce sens-là. Je me rappelle qu’au début de ma thérapie, je ne m’avouais pas que je n’allais pas bien. C’est comme s’il y avait des vieux sacs de poubelles dans mon garde-robe, mais que je ne voulais pas ouvrir la porte (rires). Aujourd’hui, je me sens capable de dealer avec ces vieux sacs de poubelles. Ce n’est pas agréable sur le coup, mais à long terme ça me fait vraiment du bien. Récemment, je sens que j’ai fait beaucoup de ménage dans ma tête et dans mes relations. Je me permets de mettre mes limites, de faire des erreurs… je me sens plus équilibrée. Et surtout, je m’ouvre plus en thérapie et dans la vie.
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