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Témoignages

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10.01.2019

Caroline

Caroline

Ça fait 12 ans que je suis avec mon conjoint et depuis septembre 2015 on essaye d’avoir un enfant ensemble. J’ai fait une première fausse couche…on l’a découvert à l’échographie de trois mois. Moi j’avais annoncé à presque tout le monde que j’étais enceinte…j’étais super contente, ça faisait plus d’un an qu’on essayait. J’avais de la peine, mais je me suis dit : « Ok, on se réessaye ». C’est vrai que ça arrive souvent, la fausse couche touche une grossesse sur cinq. Ça m’a réconfortée, mais en même temps, je me suis pas donné le droit de vivre mon deuil parce que ça arrivait à tellement de femmes.

Je me forçais vraiment pour faire comme si rien n’était, mais un mois plus tard, j’ai éclaté. Par peur, j'ai tout remis en question, particulièrement le projet famille. Peu de temps après, j’ai décidé de partir deux mois toute seule dans l’Ouest canadien. Je voulais prendre soin de moi et j’avais besoin d’un défi. Quand je suis revenue, j’étais certaine que je voulais des enfants. Je suis tombée enceinte deux mois après, mais encore une fois, à l’échographie, on a vu que l’embryon n’était pas vivant... Quand je l’ai perdu, y’a une partie de moi qui était soulagée parce que j’étais tellement stressée. J’avais peur de le perdre et je paniquais tout le temps parce que je voulais pas que mon bébé soit affecté par tout mon stress. C’est là que je me suis dit que j’avais besoin d’aide et je suis allée en chercher.

Depuis 1 an, on essaye encore sans résultats. Je sais pas si je vais être mère un jour, mais si je peux faire en sorte que les femmes qui vivent des fausses couches se donnent le droit d’avoir de la peine et d’en parler autour d’elles au lieu de garder ça tabou, ça serait déjà immense pour moi. Je sais que même si je les ai pas eu ces enfants-là, ils feront toujours partie de mon histoire. Les épreuves des dernières années m’ont rendue tellement plus humaine. C’est fou à quel point la souffrance peut nous transformer...J’ai toujours eu un gros jardin secret, mais quand j’ai accepté de me montrer vulnérable, j’ai récolté tellement de choses autour de moi. Ça a incité les gens à s’ouvrir aussi…et à partager de l'amour.

  • BedonZen

    BedonZen, un organisme qui a aidé Caroline, se spécialise en accompagnement et en coaching périnatal.

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