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Témoignages

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09.05.2019

Kym

Kym

En 2017, j’ai reçu les diagnostics de trichotillomanie et de dermatillomanie. Ces troubles-là font partie des troubles obsessionnels et compulsifs…ils ne sont pas vraiment connus des gens. La trichotillomanie c’est la compulsion de s’arracher des poils ou des cheveux et la dermatillomanie c’est l’action répétée et difficile à contrôler de vouloir s’enlever des boutons, des points noirs… tout ce qui touche à la peau. Pour moi, ça a commencé au secondaire…je me questionnais sur l’épilation et j’ai trouvé un livre pour ados qui disait que la meilleure méthode était d’utiliser la pince à épiler. Ça a déclenché quelque chose à l’intérieur de moi et j’ai commencé à vouloir enlever presque tous les poils sur mon corps.

Encore aujourd’hui, j’ai de la difficulté à comprendre la fonction de ces comportements pour moi. C’est parfois un moyen que j’utilise pour gérer mon anxiété, mais ça m’arrive aussi dans des moments où je m’ennuie… C’est un peu comme les personnes qui se rongent les ongles. Le déclencheur c’est d’abord le stress, puis ensuite c’est plus fait par habitude. Et similairement, il y a une certaine satisfaction dans ces comportements-là, ce qui les maintient et ce qui fait en sorte que je peux passer plusieurs heures par jour à les faire. Quand je vois un bouton ou un poil qui pousse, je dois l’enlever. Si je me retiens de le faire, j’y pense constamment et c’est souffrant…ça devient vraiment obsessionnel. Ces troubles-là ont un impact sur mon bien-être… ça m’enlève beaucoup de temps et ça change surtout le rapport à mon image corporelle. J’ai vraiment une deuxième paire de lunettes pour voir toutes les imperfections de mon corps, et parfois je peux avoir peur du jugement des autres.

Depuis le printemps 2018, je suis en psychothérapie. Je pense que si je travaille plus largement sur comment je me vois et sur l’acceptation de mon corps, ça va m’aider. Ça m’amène à me questionner sur ce qui serait arrivé s’il y avait eu une plus grande acceptation des poils quand j’étais ado. Je trouve que les images qui sont véhiculées sur le corps de la femme n’aident pas…on voit rarement des poils dans les publicités. Je crois que c’est important d’envoyer le message aux jeunes ados qu’elles ont le droit de choisir ce qu’elles veulent faire de leurs poils.

  • Centre d'études sur les troubles obsessionnels compulsifs et les tics de l'IUSMM

    Le Centre d'études sur les troubles obsessionnels compulsifs et les tics de l'IUSMM contient de l'information, des références et quelques outils d'autogestion.

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