20.12.2022
Marc-André
L’anxiété, particulièrement l’agoraphobie, fait partie de ma vie depuis toujours. Je fais de grosses crises de panique dans des lieux publics. Pendant des années, j'ai développé des mécanismes de défense pour fuir mon anxiété. J'ai enfoui beaucoup, beaucoup de choses. Suite à une rupture amoureuse, j'ai crashé. Je n'étais plus capable de sortir de chez moi et j'ai eu des idées suicidaires qui ont beaucoup persisté. Je n'étais pas capable d'en parler à mes amis parce que je ne voulais pas qu’ils me trouvent faible. Encore aujourd'hui, c'est très difficile de sortir de chez moi. Aller à l'épicerie, c'est une source d'angoisse, c'est l'enfer. Il y a trop de choses, trop de gens. J'ai eu de longues périodes où je ne sortais pas de chez moi, sauf si j'allais prendre un verre avec des amis parce que l'alcool était une béquille. J’avais réussi à sortir de cette anxiété chronique, j'avais abandonné mes études en enseignement pour me consacrer à la musique, mais la pandémie a ébranlé plusieurs bases parce que je ne m’exposais plus.
Je consulte un psychologue depuis quelques années déjà. La présence de quelqu'un qui est là pour m'écouter sans me renvoyer ses propres enjeux, ça a tout changé pour moi. C'est un exemple de bienveillance, d'écoute, un lien de confiance qui me sert d’exemple dans mes relations. Les journées difficiles arrivent de moins en moins. Quand ça se présente, j'arrive à être un peu plus tendre à mon égard. C'est facile de tomber dans un discours très destructeur. Je fais attention d'avoir une bonne hygiène de vie…J'ai l'impression d'avoir commencé à vivre à 28 ans. J'étais un enfant et un adolescent complètement figé. Je ne parlais jamais, j'étais toujours dépassé par les événements. Avoir l'air parfait, être toujours souriant, ça a longtemps fait partie de moi. C'est une des choses qui a fait que j'ai cassé.
J'ai mes zones de lumière et d'ombre comme tout le monde et j’essaie de les accepter. Je viens de publier un livre avec des photos et des poèmes qui représentent mes observations de la vie et du monde. Ce n'est pas pour rien que je suis un artiste… Tout ce que j'ai refoulé, j'ai besoin de le vivre, de l'exprimer.
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