08.11.2022
Alexandre
On parle de plus en plus de santé mentale, mais on continue de croire que c’est un signe de faiblesse de mettre un genou à terre, surtout chez les hommes. Un de mes amis s’est enlevé la vie l’an passé, c’est important pour moi de partager mon histoire pour encourager les gens à aller chercher de l’aide…À 15 ans, j'ai développé beaucoup de tics nerveux et d’obsessions, surtout par rapport à ma santé, la peur de la mort et mon apparence. Je pouvais faire des rituels mentaux pendant des heures avant de dormir pour tenter de diminuer l’anxiété. J’étais rendu très isolé et je ne parlais plus à mes amis. Un jour, de retour d’un tournoi de hockey, j’ai craqué. Je ne me sentais plus dans mon corps, j’enchaînais les crises de panique sans savoir ce que c’était. J'ai demandé à mes parents de m'emmener à l'hôpital. J'ai fini par voir un psychiatre et il m'a prescrit un antidépresseur sans trop m’expliquer ce que je vivais. On m'a diagnostiqué un trouble obsessionnel compulsif et un trouble d’anxiété généralisée.
Après un an, ayant remonté la pente, j'ai arrêté la médication, et c’est aussi ce que j’ai fait plusieurs fois dès que j’allais mieux. Mais à chaque épisode de rechute, c’est comme si ma qualité de vie et ma joie de vivre diminuaient à chaque fois. J'ai fait une thérapie qui m'a beaucoup aidé. J’ai pu aller à l’université, mais j’ai dû arrêter après la 2e année. Ça m'a pris au moins 5 ans avant de retrouver une certaine confiance en moi et une qualité de vie acceptable. J'ai complété un MBA en 2017 et je donne maintenant des formations à des gestionnaires sur l’importance de la vulnérabilité et de l'écoute. Je fais aussi de l'impro depuis 5 ans pour confronter ma phobie sociale.
Depuis 3 ans, je ne bois plus d’alcool du tout et ça m’aide à m’accepter comme je suis. Je vois trop d’amis autour de moi qui ne parlent jamais de leur problème comme si on devait toujours s’arranger tout seul et montrer l’image que tout est parfait. Pourtant, on est tous interdépendants, on gagne à s'écouter réellement et à parler de nos vrais enjeux. La vie, c'est long, c’est difficile mais ça en vaut la peine quand on apprend à s’aimer.
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