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Témoignages

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21.03.2019

Yami

Yami

J’ai vécu des situations de violence dans mon enfance. À partir de 9 ans, j’ai commencé à consommer de la drogue. Je faisais souvent des crises d’anxiété, je pognais les nerfs après moi-même et je me mutilais... Mon passé de consommation m’a causé beaucoup de psychoses. Au début, j’avais des psychoses toxiques, mais maintenant j’en fais même à jeun. Quand ça m’arrive, je peux m’imaginer des fourmis et des araignées sur les murs, ou plein d’insectes qui me suivent et qui m’entourent. Face à mes psychoses, je me fais beaucoup juger par les autres et ça me déstabilise. Les gens me disent que je suis fou dans la tête. Je sais que je suis déconnecté de la réalité dans ces moments-là, mais quand je fais une psychose, moi je suis convaincu qu’ils sont là les insectes et qu’ils veulent du mal.

Aujourd’hui, j’habite dans une maison d’hébergement pour jeunes en difficulté parce que de 18 jusqu’à 21 ans, j’étais dans la rue. J’avais nulle part où aller parce que je suis une personne trans. Les ressources me refusaient pas mal partout parce qu’ils ne savaient pas où me mettre. J’ai encore un corps de fille, mais je veux être considéré comme un gars. C’est vraiment nice où je suis en ce moment parce qu’on me respecte pleinement. Depuis le mois de septembre, je suis suivi par un psychiatre et un travailleur social que je vois toutes les semaines. Ça m’aide énormément pour mes idées suicidaires et ça me permet de parler de ce que je vis. Mais avant aujourd’hui, j’avais jamais eu accès à un vrai suivi intensif, j’étais barouetté d’un hôpital à l’autre. Aujourd’hui, j’ai pu besoin de me battre à tous les jours contre la vie et la mort. Je suis capable de penser au futur, ce que je pouvais pas faire avant. J’aimerais retourner au cégep en travail social. Je veux pouvoir aider d’autres personnes qui ont vécu une situation similaire à la mienne.

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