Émilie

Pour moi, le problème majeur c’est que j'ai l'impression d'être fatiguée en permanence... Me lever le matin, ou n'importe quand, c’est vraiment tough et ça dure depuis le secondaire. Je peux dormir 14 heures et ça change rien. Je suis quand même une personne joviale alors ça paraît pas trop. Mais ça fait que le vendredi soir, je rentre chez moi et j’ai pu le goût de voir personne, par manque d'énergie. C'est entre autres pour ça que j'ai commencé à consulter une psychologue quand j'étais encore aux études. Je n'arrivais juste plus à suivre mes collègues de classe dans nos travaux universitaires. Au début, elle me traitait pour la dépression, et au bout d'un an de traitement sans résultats concrets, elle m'a fortement conseillé d'aller chercher une prescription pour des médicaments auprès de mon médecin. J'étais très réticente à ça, mais je voulais vraiment mettre toutes les chances de mon côté. J'ai donc fait l'essai de plusieurs médicaments dans les années qui ont suivi. Ça a pris beaucoup de temps à trouver quelque chose qui semblait faire une différence sans effets secondaires trop intenses.

Dernièrement, avec ma psychologue, on a changé de direction en thérapie avec un traitement axé plus sur l'anxiété. J’ai remarqué que quand je suis anxieuse, j’oublie beaucoup de choses et je commence à avoir des symptômes physiques : brûlements d’estomac, migraines, nausées, etc. Quand ça devient trop fréquent…là je me dis qu’il doit y avoir quelque chose qui me stresse. C’est bizarre parce qu’encore là, ça se voit pas… mais pour moi ça a toujours été ça ; tout a l’air de bien aller, mais je me bats intérieurement. J’ai fini par me trouver des trucs au fil des années. Après l’université, j’ai commencé à faire du sport même si je croyais pas que ça aurait pu vraiment m’aider. Mais ça fait une grande différence dans ma vie et maintenant, je peux pas m’en passer. Le sport, la thérapie, les médicaments et surtout le développement personnel font maintenant partie de ma stratégie quotidienne pour vivre heureuse. J’essaie d’accepter mes limites et de me dire que je suis pas une moins bonne personne parce que je fais de l’anxiété...